Lettre à la Ministre Désir (envoyé à d’autres ministres et de nombreux parlementaires le 21 décembre 2021)

Madame la Ministre, A la veille du prochain Codéco, je tenais à vous rappeler notre analyse sur l’impact du port du masque et dont je vous fais parvenir ci-joint la dernière version, version qui circule dans la population.

Le port du masque dès 6 ans a suscité beaucoup d’interrogations. Différentes opinions circulent sur la capacité de résilience et d’adaptation des enfants à cette mesure reconnue comme pénible. Nous avons cherché dans cette analyse à comprendre d’une part le degré d’utilité du port du masque sur le plan sanitaire, en suivant l’état des connaissances scientifiques, et d’autre part si cette mesure est proportionnée au sens défini dans la législation.

Les points principaux de notre analyse basée sur un revue approfondie des connaissances scientifiques et les avis et recommandations émises par les instances comme l’OMS, l’ECDC et Sciensano:

La particularité du système immunitaire inné des enfants fait que le covid est pour eux une maladie bégnine et ils sont peu actifs dans la chaîne de transmission du coronavirus. Il n’y a pas de preuves que masquer les enfants non malades – les enfants malades doivent rester chez eux – réduise la transmission du virus, surtout qu’une mauvaise utilisation du masque, chose fréquente chez l’enfant, augmente le risque de contamination. Assurer la qualité de l’air en intérieur fait baisser le risque de transmission à un niveau pratiquement nul. L’infection étant sans danger pour les enfants, elle leur procurerait l’avantage d’une immunité large et durable, efficace contre la transmission. Les enfants pourraient même développer des anticorps sans jamais être testés positifs et sans être contagieux. Les tests sérologiques montrent d’ailleurs que 40% d’entre eux sont déjà immunisés. Le masque est pénible et présente des risques accrus pour la santé physique et mentale des enfants en plein développement, dont les conséquences à long terme sont méconnues. L’intérêt supérieur de l’enfant ne nous semble donc pas rencontré. Masquer les enfants amène plus de problèmes de santé, ainsi que des destructions cognitives et comportementales, pour un gain illusoire.

Je tiens à insister sur deux points développés dans le texte:

1. la transmission de type aérosol

‘Cette transmission de type aérosol, qui expliquerait le phénomène des supercontaminateurs, semble être le mode principal de contagion du Covid-19 [em2, em3, em8, t8]. Ceci expliquerait la quasi-absence de contamination à l’extérieur, même sans masque, et l’absence de clusters lors de grands rassemblements et manifestations en plein air [t9, t10, t11, t12]. Le seuil de contamination au SARS-CoV-2 étant d’environ 1 million de virus par ml dans nos bronches [t7, t13, t14, t15], il ne peut pas être atteint par aérosols à l’extérieur [t11]. En intérieur, porter un masque pour filtrer les aérosols n’est sans doute pas pertinent, car il existe une solution plus efficace (efficacité de plus de 95 à 99%) : il s’agit de l’aération, la ventilation ou la purification de l’air [a1], [a2], [a3].’

Ce fait est devenu évident au niveau scientifique depuis de très nombreux mois, si pas un an, et est reconnu par les instances sanitaires belges. Comme expliqué dans le texte aucun masque (ou aucune autre mesure telle que le CST ou même le CST+ d’ailleurs) ne peut s’approcher de l’efficacité d’une aération ou ventilation suffisante, technique en fait simple à mettre en oeuvre, non-discriminatoire et peu couteuse comparée à toutes les alternatives. Comment expliquer alors la lenteur de sa mise en oeuvre, alors qu’elle aurait déjà pu sauver de nombreuses vies et permettre un retour à une vie plus normale pour tous?

2. La particularité du système immunitaire inné des enfants fait que le covid est pour eux une maladie bégnine et ils sont peu actifs dans la chaîne de transmission du coronavirus. Ceci est resté et reste toujours d’actualité malgré les nouveaux variants et il n’y a pas vraiment de raison de s’attendre à ce que cela change du tout au tout car les causes biologiques sous-jacentes ne devraient pas changer

‘Les enfants ne font qu’extrêmement rarement des formes graves, sont rarement symptomatiques et peu actifs dans la chaîne de transmission du coronavirus [te1, te2, te3, te4, te5, m5]. Par exemple, une étude a effectivement montré que les enfants sont peu susceptibles de contaminer ou d’être contaminés [te3]. Le variant delta, plus contagieux, pourrait avoir augmenté leur possibilité de transmettre la maladie – il y a peu de données et pas de consensus [m5] –, mais ils restent peu contaminés et ne sont pas plus à risque [te4, te6, m5]. Ceci serait lié à leur système immunitaire inné, plus efficace contre le covid que celui de l’adulte [te7, te8]. Une étude a mesuré que le nombre de particules aérosols exhalées chez les malades du coronavirus était plus faible chez les enfants [te8].’

Pour le variant Delta voici ce que dit l’ECDC (European Centre for Disease Prevention and Control, Questions and answers on COVID-19: Children aged 1 – 18 years and the role of school settings accessed on 16/12/2021 ) par exemple : While the Delta variant and other identified SARS-CoV-2 variants of concern appear to be more transmissible in both children and adults than previous variants, children do not appear to be more likely to be infected with or transmit the Delta variant. In primary schools, the use of face masks is recommended for teachers and other adults when physical distancing cannot be guaranteed, but it is not recommended for students.

Omicron plus contagieux, montre pour l’instant un taux d’hospitalisation et une mortalité très faible : Les dernières données du Public Health England (PHE data 19 dec) : 125,000 cas – 129 hospitalisations, 14 décès1/1000 hospitalisation, et 1/10.000 morts (CFR), la grippe c’est 1 mort sur 1000 cas, c’est encore provisoire mais plutôt une bonne nouvelle et donc il faut garder la tête froide.

N’est-il pas temps d’ouvrir une enquête parlementaire critique sur la gestion de la crise, les experts et certains ministres les plus alarmistes qui poussent à des mesures toujours plus strictes entre autres sur nos enfants, sans analyse du rapport coût – bénéfice et alors qu’il y a des mesures alternatives.

Je vous rappelle également nos conclusions :

Nos conclusions et recommandations

Nous pensons qu’il est urgent de mettre un terme à cette mesure qui ne répond à aucun impératif objectif et supérieur en Santé Publique et qui nous semble largement disproportionnée. Une telle mesure chez nos enfants amène plus de problèmes de santé, ainsi que des destructions cognitives et comportementales, pour un gain illusoire. Il serait en outre judicieux d’adopter une politique de concertation apaisée, en particulier dans les écoles. Nous pensons que cette mesure particulière est illustrative de la gestion de la crise en général. Depuis plus de 21 mois, nous avons appris à vivre comme les variables d’ajustement d’une politique d’urgence sanitaire, censée par définition être éphémère, sans en évaluer correctement les coûts et les bénéfices. Une politique qui semble avoir oublié que l’objectif ne peut se résumer à diminuer la transmission du virus à n’importe quel prix. Le contrôle de la dispersion virale est un projet impossible à réaliser, a fortiori lorsque ce virus est partagé avec de nombreux animaux domestiques et le bétail.

Nous pensons également qu’une communication moins anxiogène et plus ouverte dans la presse et les médias favoriserait grandement un débat contradictoire ouvert et est urgemment nécessaire pour trouver une solution rationnelle et proportionnée à cette crise (une solution basée sur de multiples nouvelles stratégies, dont la ventilation, qui prennent en compte l’information accumulée depuis le début de la pandémie). Après près de deux ans, l’amélioration de la prise en charge des malades, le nombre important de personnes possédant des anticorps suite à une infection naturelle (soit environ 40% de la population selon les estimations et l’évolution des tests sérologiques en Europe [i9] et aux Etats-Unis [i10]) et une majorité de personnes à risque vaccinées, ne serait-il pas temps de prendre un peu de recul et retrouver plus de sérénité ?

L’analyse complètes sourcée et basée sur une abondante littérature scientifique avec toutes les nuances est dans l’article complet ci-joint.

La liste des signataires de cette études, incluant leurs qualifications, est copié en fin de ce document.

Je voudrais rajouter ceci qui ne fait pas partie de l’article sur les masques mais qui le complète et dont j’ai toutes les références à disposition si nécessaire. Je pense d’ailleurs que ceci reflète l’opinion de nombreux citoyens :

L’expérience et le recul semblent montrer que les pays qui ont immédiatement fermé leurs frontières et ainsi empêché la propagation du virus ont pu éviter ou fortement limiter la première vague. Quand le virus circule déjà fortement, comme c’est le cas aujourd’hui, ou comme ce fut le cas pour le confinement de novembre 2020 pris après le pic épidémique, il semble qu’implémenter des mesures moins strictes comme le télétravail, la quarantaine en cas de symptômes, recommander aux citoyens d’être prudents et de respecter les gestes barrière – ce qu’ils ont tendance à faire naturellement en cas de pic épidémique – pourrait être aussi efficace et moins pénible et coûteux que d’imposer des mesures plus strictes pour tous comme le confinement obligatoire. S’il existe des modèles qui montrent l’intérêts des confinements, il est souvent difficile de décorréler l’impact des diverses mesures successives sur la diminution de l’épidémie, ni de bien estimer les paramètres utilisés [npi1], comme le nombre de personnes naïves à la maladie mais non susceptibles d’être contaminées (par exemple par immunité croisée [i3]) et donc le seuil d’immunité collective. Ceci pourrait avoir faussé les conclusions et surestimé le bénéfice des mesures les plus strictes [npi2]. Il existe, par ailleurs, de nombreuses autres études, dont des études rétrospectives utilisant des méthodes statistiques comparatives qui n’ont pas observé de corrélation positive dans la vie réelle de ces mesures strictes sur la diminution des hospitalisations et des décès (voir par exemple [npi1], [npi3], l’article du American Institute for Economic Research qui cite et résume pas moins de 35 références scientifiques [npi4] ou une compilation de références scientifiques et leur résumés [np5]).

Nous sommes convaincus que la plupart de nos concitoyens sont responsables et minimiseront leurs propres risques et surtout celui des personnes vulnérables qui les entourent si des mesures adéquates leur sont proposées librement. Nous pensons que la responsabilisation et la confiance seront plus efficaces et obtiendront plus d’adhésion que l’obligation, car elles permettront aux gens de réagir de manière proportionnée et d’adapter les mesures à leur situation propre. Le plan ‘top-down’ seul, et qui ne s’appuie pas sur une importante contrepartie initiée de type ‘bottom-up’ fait penser à une approche de micro-management, bien connu pour être contre-productif qui ne peut bien fonctionner sur le long terme, ni apporter une qualité de vie satisfaisante car il ne respecte pas les libertés individuelles, le libre arbitre et l’autonomie, bases indispensables à l’épanouissement et à la vie des personnes, ce qui fait partie intégrante de la santé telle que définie par L’OMS, dans une société évoluée.

Nous pensons donc que, aujourd’hui, le rôle du gouvernement n’est plus d’imposer mais de proposer pour que chacun puisse choisir librement et avoir la possibilité de se confiner chez soi, de télétravailler, de porter un masque, de se faire vacciner mais uniquement s’il le désire. Nous remercions nos dirigeants d’avoir mis en place ces possibilités. Il y a cependant d’autres mesures que nous pensons au moins aussi importantes et qui nous permettraient de bien mieux vivre avec le virus. Ces mesures ne nous semblent pas ou trop peu développées et devraient urgemment être mise en oeuvre :

Nous pensons à la ventilation en intérieur et si nécessaire la filtration de l’air, le renforcement structurel des hôpitaux, le traitement ambulatoire précoce [sp1], une véritable politique et campagne de sensibilisation à la santé publique et de prévention, et aussi des mesures ciblées sur les personnes les plus à risque avec par exemple un service d’aide à la distribution des courses à domicile pour les plus fragiles en période de recrudescence épidémique.

Nous ne sommes pas non plus tous égaux face au covid, et les personnes qui sont le plus impactées par les mesures de fermetures sélectives et confinements sont principalement celles, plus jeunes, qui n’ont rien à craindre du virus. Il est bien établi que la maladie touche beaucoup plus sévèrement les personnes âgées (moyennes d’âge des décès typiquement supérieure à 82 ans) et avec de sérieuses comorbidités) [sp2, sp3, sp4]. Leur facteur de risque est typiquement 1000 fois supérieurs aux personnes dites non-à-risque, qui elles sont très peu impactées. Les données du CDC (Centers for Disease Control and Prevention) américain reportent que 90% des personnes hospitalisées, 97% des patients en soins intensifs et 98 % des personnes décédées avaient au moins un et le plus souvent plusieurs facteurs de risques préalables [sp4]. Selon le dernier rapport de l’Institut supérieur de la santé (ISS) italien, il apparaît que 97,1 % des personnes décédées du covid présentaient déjà entre une et cinq comorbidités [sp5].

Il semble donc raisonnable de penser que prendre soin de sa santé et de son immunité sont très importants et efficaces pour réduire le risque de forme grave du covid et nous ne comprenons pas comment après près de deux 2 ans, une véritable politique et campagne de sensibilisation à la santé publique et de prévention n’ont toujours pas été mises en place. D’autant plus que ceci aurait un impact important pour d’autres maladies comme les maladies cardiovasculaires, cancers qui représentent la majorité des hospitalisations et des décès. Nous rappelons par ailleurs que, pour l’année 2020 en France, le poids des patients covid dans l’activité hospitalière a été de 2 à 4 %, calculés en nombre d’admissions ou de jours d’hospitalisations respectivement [sp6], et que le covid n’est que le révélateur d’un problème structurel des hôpitaux décrié depuis de nombreuses années par le personnel soignant [sp7]. Il nous semble qu’il serait grand temps de s’en occuper et de le régler autrement qu’en privant les citoyens de leur droits et libertés fondamentales et en masquant, maintenant, même les enfants dès six ans pour une maladie qui ne les concerne pas.

Je reste à votre disposition si vous avez des questions par rapport à l’étude et nos conclusions, ou si je puis vous être utile de quelque autre façon. Je reste confiant que vous défendrez l’intérêt souverain de nos enfants.Je vous prie d’agréer, Madame la Ministre, l’expression de mes salutations distinguées,

Aryan Afzalian

Dr ARYAN AFZALIAN

Liste des signataires de l’étude :

Aryan Afzalian

Ingénieur civil et Docteur en Sciences Appliquées. Chercheur spécialisé dans la modélisation multiphysique, multidomaine des systèmes complexes incluant la modélisation de la propagation et de la détection des particules quantiques, optiques et biologiques.

Marie – Aurore Labonte

Avocate – Solicitor (London Law Society), Médiatrice civile commerciale et familiale agréée, DES droit économique, LLM droit européen

Kaarle Parikka

Docteur en microbiologie

Nour de San

Consultante indépendante. Docteur en médecine, spécialisée en biologie clinique (immunologie et microbiologie), anciennement responsable de la gestion des risques en découvertes et développement de l’unité Vaccine de GSK. Chargée de mission en support à la gestion de la crise COVID à l’hôpital Erasme d’avril 2020 à mai 2021.

Prof Dr Martin ZIZI

MD-PhD, Biophysique Moléculaire, Hygiène et Santé Publique, Ex- Directeur Epidémiologie et Biostat, ex-Inspecteur Biodéfense ONU, ex-Directeur Scientifique au département Défense, ex-président de Comité d’Ethique

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